Claudine Loquen : le bonheur de la sensualité naïve Normande de naissance, l'artiste s'éprend de la peinture de ses maîtres immortels : Modigliani, Frida Kahlo, Marie Laurencin, et bien sûr Dufy, son illustre compatriote. C'est Manet et son portrait au balcon de Berthe Morisot qui par-dessus tout la touche durant ces années de formation, et qui la guidera au travers de ses recherches picturales, de ses envies de créatrice. C'est sans doute de là que lui vient son goût des figures féminines et de leur mise en scène. Très inventive, Claudine Loquen produit des portraits inattendus de femmes ayant marqué l'Histoire, avec une forte aptitude à susciter l'étonnement chez le spectateur par des éléments de décor et de mise en scène audacieux. Elle sait aussi donner à la figure féminine toute sa grandeur au travers du genre allégorique, personnifiant avec innovation et fraîcheur de vieux symboles de la vie et de l'inspiration artistique. Elle parvient également avec le même souffle à donner un élan nouveau à certains lieux forts de l'imaginaire de l'artiste, des événements de la vie d'une femme … Partout on trouve un fin souci du détail et de l'agencement de la multitude des éléments qu'elle nous propose, toujours avec un sens de l'animation et du mouvement des formes, de leur explosivité naïve qui repose tout autant sur une intense définition des couleurs que sur la rencontre amoureuse entre tant d'êtres et d'objets qui, ensemble sur la toile, s'offrent mutuellement leur symbole, leur sens et leur sensualité. Outre à la galerie Rollin à Rouen, où elles sont invitées permanentes, les œuvres de Claudine Loquen sont visibles au Sénat, qui lui consacre une importante exposition individuelle, sa trentième en moins de dix ans. Thibaud Josset (Univers des Arts) Tous droits réservés
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